La bohème artistique

La bohème artistique
La bohème artistique
La bohème artistique
La bohème artistique
La bohème artistique
La bohème artistique
La bohème artistique
La bohème artistique
La bohème artistique
La bohème artistique
La bohème artistique
La bohème artistique
La bohème artistique
La bohème artistique

Toujours plus loin

Comme à son habitude, Guan Zi Yue se rend à vélo de Daxin à Xiaopu Song, deux villages d’artistes dans le district de Songzhuang, à la lisière de Pékin et de la province qui la jouxte, le Hebei. Les artistes des différents villages se rencontrent souvent, empruntant parfois des taxis collectifs improvisés.

Xiaopu Song

À Xiaopu Song, devenu l’un des nouveaux lieux de la création pékinoise, les ateliers se jouxtent les uns les autres. Originaire de la province du Sichuan, au centre-ouest de la Chine, le peintre Yin Kun s’accorde ici une pause dans la cour commune et croise l’un de ses voisins avec son chien.

L’Artiste encadré

Le peintre Yin Kun aime détourner les icônes religieuses de ce qu’il appelle le « démon social ». Il met en scène le spectacle de la « société harmonieuse » et les déviances de l’« enrichissez-vous » de Deng Xiaoping, dénonçant ses dérives : corruption, prostitution, contrôle par l’argent, etc.

Mao mania

Yin Kun détourne notamment l’imagerie des années Mao, leur appliquant un traitement pop kitsch, style devenu à la mode chez les jeunes artistes de l’avant-garde chinoise. Ce type d’œuvres est très apprécié des acheteurs étrangers.

Douche en plein air

Guo Li Zhong enseigne à l’université d’art de Tianjin (municipalité portuaire proche de Pékin). Après ses cours, il aime retrouver l’ambiance de Xiaopu Song. Dans un coin de la cour de son atelier, la salle de bains, qu’un rideau de douche de sa confection délimite avec humour. La communauté d’artistes préfère ces conditions de vie simples au diktat de la consommation de masse vers laquelle évolue la Chine.

Deux pièces cuisine à Tongxian

Dans la cité ouvrière de Tongxian, dans le district de Tongzhou, au sud-est de Pékin, de nombreux autres artistes investissent les immeubles HLM. L’artiste Guang Chen habite ainsi un deux pièces bon marché (environ 70 euros par mois) où il vit et travaille.

Intimité

Dans son atelier, Guang Chen peint des sujets portant essentiellement sur l’intime et la sexualité. Il réalise sur le même thème des vidéos, à la manière d’un carnet de notes. L’une d’elles le met en scène avec une quarantaine de prostituées des banlieues de Pékin, qu’une photographie, finale de l’histoire, rassemble toutes. Guang Chen mêle invariablement récit personnel et création artistique.

Sur la route de l’aéroport

Au nord-est de Pékin, des sculpteurs ont installé leur atelier dans un lotissement occupé par des artistes, le long de la route de l’aéroport. Si la photographie et la vidéo sont souvent utilisées, la sculpture et la peinture ne sont pas laissées pour compte, et s’expriment parfois même dans leurs modes les plus figuratifs.

Heitacun, village de l’ouest

En 1995, après la démolition du premier village d’artistes, près du palais d’Été, les communautés artistiques ont tendance à s’établir à l’est de Pékin. Presque dix ans plus tard, quelques artistes restent pourtant au nord-ouest de la capitale, à Heitacun, notamment. Le peintre Di Wen Zhang, 20 ans, y loue ainsi une chambre meublée, dans l’arrière-cour d’une maison traditionnelle.

Loin des turpitudes

Comme ses aînés, le jeune peintre Di Wen Zhang est attiré par une campagne moins polluée, encore proche de la nature, et par l’éloignement du centre, vécu comme trop proche du pouvoir. Dans sa chambre-atelier, il peut vivre et travailler sans se sentir sous surveillance. Parfois, il se rend au vernissage d’un ami artiste dans une galerie du 798 Art District, aux marges de Pékin.

La Tradition revisitée

Au début des années 2000, un quartier d’anciennes usines de Pékin, l’actuel 798 Art District, est investi par plusieurs artistes, que rejoint Chen Lingyang, considérée comme la première féministe de la scène underground pékinoise. Sa célèbre série Twelve Months Flowers (1999-2000) la met en scène à travers douze jeux de miroirs associés à une représentation du rythme des saisons. Derrière cette tradition chinoise de l’utilisation du reflet et de l’image poétique des fleurs s’ouvrant tout au long de l’année se cache la réalité physiologique d’une femme nue qui, mois après mois, a ses règles. Jugée obscène, cette série a choqué les autorités qui ont fait interdire certaines des expositions de l’artiste.

La Pose de l’Éveillé

Le photographe et performeur Cang Xin, installé au 798 Art District, se met souvent en scène, portant, par exemple, les vêtements d’individus qui se retrouvent en sous-vêtements à ses côtés tandis qu’il adopte le métier, le statut social et l’image que leurs habits leur confèrent. Se jouant des stéréotypes, utilisant humour et dérision, il interroge la condition de l’individu au sein de la société et dans le monde, mais aussi l’interaction entre l’homme et le monde spirituel. Dans son loft-atelier, Cang Xi adopte la pose de Bouddha, l’Éveillé.

Un pionnier de l’art performance

En 2008, le travail du performeur Zhu Ming est exposé à la galerie 798 du 798 Art District. Connu pour ses expériences corporelles où il se met en scène nu ou couvert de peinture toxique dans des ballons translucides, Zhu Ming est considéré comme l’un des précurseurs de la performance chinoise, qui s’est développée à East Village dans les années 1990.

Performance au 798 Art District

Les vernissages d’artistes à Pékin sont autant d’occasions d’improviser des performances d’artistes de toutes sortes. Lors de l’ouverture de l’exposition des photographes Rong Rong et Inri en 2003, une performance surprise est réalisée dans cet espace nouvellement ouvert au public.