Le village de rockers de Shucun

Le village de rockers de Shucun
Le village de rockers de Shucun
Le village de rockers de Shucun
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Le village de rockers de Shucun
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Le village de rockers de Shucun
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Le village de rockers de Shucun
Le village de rockers de Shucun

Périphérie

En 2000, après la destruction du village de Shangdi, Shucun devient le nouveau fief des rockers. Situé à la périphérie nord, ce village de migrants devient alors le point de convergence des musiciens chinois venus de provinces lointaines pour tenter l’aventure musicale à Pékin.

Mascotte

Dans l’une des arrière-cours du village, la compagne d’un rocker se laisse volontiers attendrir par la nouvelle mascotte du punk Gao Xiang. La communauté fait la part belle à la simplicité et à la rencontre.

À l’iroquoise

L’un des musiciens résidents, Gao Xiang, se rase une partie du crâne pour se faire une nouvelle coupe de cheveux iroquoise. Sur le toit de la chambre qu’il loue pour 150 yuans par mois (l’équivalent de 18 euros) flotte un drapeau à tête de mort, symbole de rébellion au milieu de ce village de briques de la banlieue de Pékin.

Home studio

Les chambres deviennent aussi des lieux de répétition. Partout dans le village, on entend les sonorités des instruments électriques.

Entre locataires

Dans l’espace réduit des chambres louées, les rockers de Shucun cultivent l’art de la débrouille. Tout le monde se connaît, et on y échange volontiers instruments de musique, nourriture, CD pirates, plans de concerts, etc.

Union libre

À Shucun s’invente une vie plus libre, loin des jugements. Les compagnes des rockers peuvent sereinement partager leur quotidien, au sein de la communauté. Dans les provinces, les couples n’ayant pas scellé leur union par un mariage officiel ne peuvent vivre sous le même toit sans risquer d’être rejetés.

Courant alternatif

Zhou Yun Shan, le chanteur du groupe Feixu (The Ruins, en anglais), revendique un mode de vie alternatif, comme toute la communauté de Shucun. À l’époque, arborer des vêtements vecteurs de sens était encore rare et témoignait d’un affranchissement explicite et assumé.

Dix mètres carrés transformables

Ce jeune rocker venu de la province de Mandchourie pose dans son lieu de vie, un espace de dix mètres carrés, loué contre quelques yuans, qui lui sert de chambre, de cuisine et studio de musique.

Antres de sons

L’intérieur des chambres est toujours propice aux improvisations musicales, quand on n’y échange pas au sujet des derniers morceaux de musique qu’on aime. Ici, la compagne du musicien Jing Liang assiste à une session de répétition.

À la lisière

Un rocker encapuchonné de noir traverse un terrain vague où des serres sont encore en usage. Shucun était autrefois un village agricole. Aujourd’hui rattrapé par un urbanisme chaotique, parfois illégal, les différentes populations réussissent à y vivre dans un entre-deux.

Mutations et marché parallèle

Shucun connaît de profondes mutations et se voit presque entièrement rasé pour laisser place à un programme immobilier. Des migrants récupèrent ici les briques d’une maison démolie pour les vendre dans les villages voisins. Une tour sera bientôt érigée à cet endroit.

Ruines

Une travailleuse migrante traverse le champ de ruines de l’ancien village promis à devenir un nouveau quartier de tours. Dans une logique immobilière planifiée, les autorités démolissent tout ce qui les gêne.

Vestiges d’une passion

Dans un décor comme figé par la destruction, les murs des chambres désertées par leurs anciens occupants gardent les traces de multiples influences musicales venues de l’étranger.

L’Adieu à Shucun

Xiaolong, le guitariste du groupe She Tou (Tongue, en anglais) se rend une dernière fois sur les lieux où il a vécu. L’ancien fief des rockers est entièrement rasé. Il accueillera désormais les nouvelles classes moyennes de Pékin dans des condominiums, symboles de la réussite chinoise.

Démolition

Après la démolition du village de Shucun, en janvier 2003, le chanteur du groupe trash metal Tong Ku De Xing Yang revient sur le site. Parmi les tas de briques, il tente de retrouver des traces du lieu où il vivait avec ses amis musiciens.