Chen Haoran et Jia Wei se rencontrent en 2006 à l’université de commerce de Pékin, où ils sont tous les deux étudiants. Touchés tous les deux par l’univers d’artistes français comme NTM, Raggasonic et Mc Solaar, ou celui du film La Haine, plus que par le rap américain, ils décident de faire du hip-hop ensemble. Ils sont très vite rejoints par Meng Guodong, avec qui ils fondent le trio IN3 (Yin san’er, en chinois), dont le nom est formé du symbole chinois yin, qui veut dire « sombre » (référence à l’underground), et du chiffre trois, san en chinois. Chen Haoran revendique un rap underground et reprend les expressions populaires de l’argot pékinois. Ce rappeur, dont les textes sont parfois crus, a étudié la clarinette au conservatoire et a un père violoniste, mais il a préféré se tourner vers une musique dont le public lui semblait plus authentique. Jia Wei, le plus tatoué des trois rappeurs de IN3, revendique sa liberté de ton et, à ceux qui trouvent leurs textes trop agressifs, il répond que le groupe veut simplement dénoncer la corruption, la pollution et la dure réalité sociale en Chine. IN3, reconnu par les fans de rap chinois, cultive les racines du rap en y apportant un vocabulaire pékinois, loin des groupes hip-hop mainstream qui passent à la télévision.