Le village d’artistes de Zhengyang
Un village fantôme
Zhengyang, aujourd’hui vidé de ses habitants et de ses artistes, exhale son dernier souffle avant sa démolition. Luxuriante, la nature en profite pour reprendre ses droits.
Photos d’Alain Le Bacquer, 2010
Un ancien « Grand Space »
L’usine de Zhengyang, réhabilitée en espace d’art, était connue sous le nom de Grand Space avant les expulsions. Ses murs portent les signes de son ébullition.
Photos d’Alain Le Bacquer, 2010
Des murs qui parlent
Non scellés, les bâtiments offrent désormais aux rares visiteurs une ribambelle de messages mais aussi de graffitis et de dessins. Les rues sont aujourd’hui désertes.
Photos d’Alain Le Bacquer, 2010
La Dernière Habitante de Zhengyang
Solaire et attentive, une femme sculptée surgit d’une allée bordée d’arbres. La dernière habitante de Zhengyang, semble-t-il.
Photos d’Alain Le Bacquer, 2010
Des œuvres ouvertes
Les restes d’une œuvre inachevée laissée dans un atelier semblent suggérer que le départ des artistes s’est opéré dans la précipitation.
Photos d’Alain Le Bacquer, 2010
Nature et culture
La nature recouvre petit à petit les traces de l’histoire, dissimulant les messages contre la démolition et les enseignes d’ateliers et de galeries.
Photos d’Alain Le Bacquer, 2010
We Need U
Les messages sont presque tous centrés sur la lutte contre la démolition, finalement irréversible. Ils appellent au rassemblement, ainsi qu’au soutien, lançant par exemple un We need U, comme une bouteille à la mer.
Photos d’Alain Le Bacquer, 2010
À la verticale
Les gravats des cloisons et des murs jonchent les sols, mais les signes de la lutte semblent encore tenir à la verticale.
Photos d’Alain Le Bacquer, 2010
Coups de sang
Pour le moins frappantes, des coulures de sang évoquent la violence des expulsions.
Photos d’Alain Le Bacquer, 2010
Le Temps suspendu
Le temps s’est comme arrêté à Zhengyang. En se promenant, on a le sentiment de découvrir une cité oubliée.
Photos d’Alain Le Bacquer, 2010
Mélancolie du paysage
Des curiosités appellent l’œil et témoignent d’une activité culturelle foisonnante, au carrefour des langues et des pensées du monde.
Photos d’Alain Le Bacquer, 2010
Sur l’autel de la promotion immobilière
Les artistes sont en général prévenus quelques jours seulement avant d’être expulsés. Dans le cas de Zhengyang, le propriétaire des lieux, à la tête d’une société de promotion immobilière, a décidé de couper électricité, eau et chauffage avant l’avis d’expulsion. C’était alors l’hiver le plus froid que le pays ait connu depuis quarante ans.
Photos d’Alain Le Bacquer, 2010
Promoteurs et voyous
Les démolitions ont débuté à 2 h 30 dans la nuit du 21 au 22 février 2010. Chargées de permettre le travail des pelleteuses, soixante-dix personnes – des petites frappes locales armées de barres de fer, couteaux et briques – sont venues intimider les habitants. Ce climat d’hostilité n’a bien entendu pas permis aux artistes d’emporter leurs biens avec eux (œuvres, matériel, meubles…). Certains avaient signé des baux de trois ans, mais l’expulsion n’a donné lieu à aucune indemnité. L’affaire est désormais devant les tribunaux, mais les plaignants ont perdu espoir. Une telle opération n’aurait pas été possible sans l’aval des autorités locales.
Photos d’Alain Le Bacquer, 2010